Pour de nombreux Américains, leur première gorgée de Root Beer, cette boisson gazeuse épicée et mousseuse, est une étape marquante de l’enfance. Elle ressemble à de la bière mais ne contient pas d’alcool. À l’origine brassée comme remède à base de plantes, elle est devenue un pilier culturel.

Certains adorent son goût audacieux et unique, tandis que d’autres le décrivent comme un “sirop contre la toux gazeux”. En dehors des États-Unis, cette boisson reste l’une des plus clivantes – un goût qu’on adore ou qu’on évite à jamais.

Du remède herbal à l’icône culturelle
Le Root Beer puise ses origines chez les tribus autochtones qui préparaient des toniques à base de racines pour la santé. Les colons européens combinèrent ces méthodes à leurs traditions brassicoles, créant les premières versions du Root Beer.

Les premiers lots étaient épais comme du sirop, mousseux comme de la crème fouettée, avec un arôme prononcé de camphre, mélasse et terre humide. Les colons trouvaient le goût intense mais croyaient qu’il donnait force et résistance.

Au fil de l’évolution des goûts américains, le Root Beer est devenu plus doux. S’il reste un favori aux États-Unis, il demeure un défi pour les papilles étrangères.


Pourquoi les étrangers le détestent-ils ?
Cette boisson se classe régulièrement parmi les “aliments les plus détestés par les étrangers”. Malgré la mondialisation des fast-foods et cafés, elle reste une barrière culturelle infranchissable.
Même les Irlandais, amateurs de saveurs fortes comme le Guinness, réagissent souvent avec incrédulité – comme s’ils voyaient leur crush du lycée sortir avec leur vieux professeur chauve.

Sur YouTube, le hashtag #TryIt capture la stupeur des novices. Contrairement au Mett allemand ou au haggis écossais, cette boisson semble rafraîchissante… avant de délivrer un coup médicinal inattendu.
📌 “Ça a le goût d’un sirop contre la toux à la menthe périmé !”
📌 “Comme lécher une armoire à pharmacie !”

Ce sentiment résonne sur Reddit et Quora, où les débats font rage sur pourquoi les Américains chérissent ce goût polarisant.

Prohibition et l’essor de cette boisson
L’Amérique a des lois strictes sur l’alcool : conduite à 16 ans, vote à 18 ans, alcool à 21 ans. L’abus d’alcool est souvent associé à la décadence morale, la guérison passant par les Alcooliques Anonymes.

Pendant la Prohibition (1920-1933), cette boisson devint un substitut à la bière. Le pharmacien Charles Elmer Hires la commercialisa en 1875 comme alternative rafraîchissante. Quand l’alcool fut interdit, elle était déjà populaire.

Même quand les cocktails sucrés dominèrent fin 20e siècle, cette boisson resta un pilier ouvrier – offrant un buzz légal sans alcool.
Un brassage artisanal sans alcool ?
Le mouvement craft beer actuel intègre clous de girofle, muscade et plantes – des saveurs longtemps présentes dans cette boisson.
Avec son mélange d’herbes, épices et extraits fermentés, elle partage des techniques brassicoles traditionnelles. Certains disent que les “vrais durs” n’ont pas besoin d’alcool… mais doivent prouver qu’ils peuvent la supporter.

Comme l’a écrit un utilisateur Reddit (@Maccas75) :
🗨️ “Six bières par soir, et c’est ta femme qui dirige la maison. Remplace-les par deux bouteilles de ça, et soudain tu es le roi d’un foyer heureux.”
Dans un monde où la cigarette électronique n’a pas remplacé le tabac, cela reste une béquille nostalgique – un réconfort légal et addictif.
Variantes mondiales de cette boisson
Malgré ses difficultés à séduire internationalement, certaines régions ont développé leurs adaptations :

Asie du Sud-Est – Le soda Sarsaparilla, version plus légère et herbacée, populaire en Malaisie et Philippines.
Taïwan – Certains shops de bubble tea intègrent ses saveurs.
🇨🇳 Chine – L’Eau d’Herbe Blanche Fleur de Serpent, souvent comparée, a un goût herbal encore plus fort.
Chine du Sud (Fujian & Taïwan) – Le Heysong Sarsaparilla offre une version adoucie.

Elle reste néanmoins une boisson de niche, adorée en Amérique mais éprouvante pour les papilles étrangères.
Dernière réflexion : l’essayeriez-vous ?
Après tout ça, je vais acheter du soda sarsaparilla pour voir si je peux le supporter. Si j’ai survécu au thé herbal chinois amer, le Root Beer ne peut pas être pire… n’est-ce pas ?